La Cour d’appel de Paris a examiné, le mercredi 19 février, la demande d’extradition d’Aksel Bellabbaci, un responsable du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), formulée par les autorités algériennes.
Accusé d’« actes terroristes », cet opposant politique est visé par quatorze chefs d’accusation, dont certains sont passibles de la peine de mort en Algérie. Toutefois, un moratoire en vigueur depuis 1993 suspend l’application de la peine capitale dans le pays. La chambre des extraditions rendra son verdict le 2 avril.
Selon la justice algérienne, Aksel Bellabbaci aurait orchestré les incendies meurtriers qui ont ravagé la Kabylie en août 2021, causant la mort d’au moins 90 personnes et détruisant des milliers d’hectares. Il est également suspecté d’avoir joué un rôle dans le lynchage de Djamel Bensmaïl, un artiste peintre venu prêter main forte aux habitants pour combattre les flammes, faussement accusé d’être un pyromane par la foule.
Cette demande d’extradition s’ajoute à une condamnation déjà prononcée contre lui en novembre 2022 par le tribunal d’Alger, qui l’a condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour des faits similaires. En septembre 2021, une première requête avait été déposée par l’Algérie, mais un complément d’information avait été demandé en octobre dernier par la justice française.
Engagé dans le MAK depuis 2007, Aksel Bellabbaci est un proche collaborateur de Ferhat Mehenni, président du mouvement, que le gouvernement algérien considère comme une organisation terroriste depuis 2022 en raison de ses ambitions indépendantistes. Il fait partie des seize membres du MAK classés comme « terroristes » par les autorités. Condamné à plusieurs reprises par contumace, Bellabbaci réside en France depuis 2012 et n’a pas mis les pieds en Algérie depuis août 2019.
Marc Bertaux