Cette convention qui vise à investir officiellement Kamala Harris comme candidate face à Donald Trump a pris l’allure d’une célébration d’adieu pour Joe Biden, qui en a profité pour tacler le candidat républicain.

Joe Biden a été accueilli le 20 août par une longue et assourdissante ovation à la convention démocrate à Chicago, où il est venu passer officiellement le flambeau à Kamala Harris, en appelant à «préserver» la démocratie

«Nous aimons Joe!» et «Merci Joe!» ont scandé les délégués. «Je vous aime», a-t-il répondu, avant de s’en prendre rapidement à Donald Trump. Il a appelé à élire Kamala Harris, «une procureure», plutôt que son prédécesseur républicain, un «repris de justice». Le dirigeant démocrate a qualifié Donald Trump de «loser». Il a également assuré qu'il serait le «meilleur bénévole» de la campagne de Kamala Harris face au républicain. 

Une convention chargée d’émotion

Dans l'assistance, la vice-présidente s'est essuyé les yeux, et des larmes ont coulé sur bien des visages pendant le discours du président. «Nous menons une bataille pour l'âme même de l'Amérique», a-t-il clamé, reprenant l'une des expressions emblématiques de sa présidence. «Nous sommes éternellement reconnaissants» envers un «incroyable» président, avait dit auparavant Kamala Harris, lors d'une brève apparition surprise, en solo, à la convention.

«Joe et moi sommes ensemble depuis près de 50 ans. Pourtant, il y a des moments où je retombe amoureuse de lui», avait également avancé la First Lady Jill Biden pour annoncer son mari, en entrant sur scène au son de «Praise You» de Fatboy Slim («to praise» signifie «louer», ou «chanter les louanges»). «Papa, (...) nous ne te disons pas assez souvent que tu es l'amour de nos vies», avait déclaré leur fille Ashley, en parlant d'un «battant qui a été sous-estimé toute sa vie».

«Il nous tirait vers le bas»

Des louanges au goût doux-amer pour le président de 81 ans, qui pensait encore recevoir l’investiture de son parti il y a un mois à peine. Mardi, c'est Kamala Harris que les délégués couronneront dans un vote symbolique, après l'avoir déjà formellement investie dans un scrutin par internet. La vice-présidente ravive les espoirs des démocrates, qui s'attendaient à faire campagne sans passion pour le président octogénaire, embourbé dans les sondages. «J'adore (Joe Biden) mais j'ai été absolument ravi qu'il abandonne parce qu'il nous tirait vers le bas», a asséné Harry Pascal, un militant démocrate

Donald Trump, qui a prévu des déplacements dans plusieurs États décisifs cette semaine, a commencé par la Pennsylvanie. L'ancien président républicain a attaqué les projets «communistes» de Kamala Harris et avancé sans aucune preuve qu'elle aurait monté un «putsch» contre Joe Biden. Hillary Clinton, candidate malheureuse face à Donald Trump en 2016, a toutefois rappelé à Chicago que rien n'était gagné.

«Ne vous laissez pas distraire. Ne soyez pas trop contents de vous», a dit l'ancienne secrétaire d'État, qui était donnée favorite face à Donald Trump, dans un discours vigoureux. Hillary Clinton, qui voulait devenir la première présidente des États-Unis, a appelé à briser pour de bon «le plus haut, le plus dur» plafond de verre «en élisant Kamala Harris.» La vice-présidente américaine, elle, s'en ira faire campagne pour la journée dans le Wisconsin, l'un des «swing states» annoncés du scrutin de novembre, soit un État hautement stratégique.