L’Algérie exprime une vive indignation face à la récente visite de Rachida Dati au Sahara occidental. Le quotidien L’Expression relaie cette position en dénonçant un geste perçu comme une provocation et une atteinte à la légalité internationale.
Le gouvernement français a franchi un nouveau cap en matière de provocation, défiant les principes du droit international. La présence de la ministre de la Culture, Rachida Dati, à Dakhla les 17 et 18 février, va à l’encontre des conventions diplomatiques établies. En réaction, le ministère algérien des Affaires étrangères (MAE) a fermement condamné cette démarche, la qualifiant d’acte d’une “gravité particulière”.
Dans un communiqué officiel, le MAE estime que cette visite constitue une violation manifeste du droit international et reflète un “mépris total” pour les règles en vigueur. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle implique un pays membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, renforçant ainsi la position marocaine dans la région contestée. Le ministère rappelle que le Sahara occidental figure depuis 1963 sur la liste des territoires devant encore être décolonisés et que le droit à l’autodétermination y reste en suspens.
L’Algérie, s’appuyant sur le cadre juridique international, souligne l’ambiguïté de la posture française, qui semble favoriser une approche néo-colonialiste au profit du Maroc. Cette attitude, selon Alger, reflète un alignement idéologique avec certains courants politiques français cherchant à légitimer la souveraineté marocaine sur ce territoire. On peut y voir une convergence d’intérêts entre le régime marocain et certaines tendances nationalistes françaises.
Ainsi, cette visite ministérielle envoie un signal des plus négatifs : celui d’un pays autrefois colonisateur soutenant aujourd’hui un projet expansionniste. L’Algérie y voit une action contraire à la dynamique historique de libération des peuples, discréditant davantage le gouvernement français sur la scène internationale et l’éloignant du cadre multilatéral des Nations unies.
En adoptant cette position, Paris semble cautionner la politique marocaine sur le Sahara occidental, s’alignant sur une vision contestée et source de tensions. La réponse algérienne s’inscrit dans une critique plus large des forces politiques françaises cherchant à entériner ce qu’elle considère comme une entreprise coloniale modernisée.
Marc Bertaux