L'Australie franchit une nouvelle étape dans son partenariat avec les États-Unis et le Royaume-Uni au sein de l'alliance Aukus.

Le gouvernement australien vient d'officialiser un versement de 500 millions de dollars en faveur de ce projet stratégique, confirmant ainsi son éloignement définitif de la France en matière de défense sous-marine.

 

Une rupture consommée avec Naval Group

 

L'épisode tumultueux entre l'Australie et la France remonte à septembre 2021, lorsque Canberra a brutalement mis fin à un contrat de 56 milliards d’euros signé avec Naval Group pour la livraison de douze sous-marins à propulsion conventionnelle de type Barracuda. Ce revirement, perçu comme une trahison par Paris, a marqué le début d’un réalignement stratégique australien en faveur des puissances anglo-saxonnes.

 

Avec la volonté de renforcer sa position dans la région indo-pacifique, l'Australie a opté pour une flotte de sous-marins nucléaires, plus performante et capable de rivaliser avec les grandes puissances maritimes. Trois sous-marins de classe Virginia seront fournis par les États-Unis, tandis que cinq autres seront développés dans le cadre de l'alliance Aukus, en collaboration avec le Royaume-Uni.

 

Des défis financiers et logistiques

 

Depuis l’annonce de cette transition vers une flotte nucléaire, la mise en place du programme Aukus s’est heurtée à plusieurs obstacles, notamment financiers. L’investissement total est estimé à plus de 360 milliards de dollars, une somme colossale qui met à l’épreuve les capacités budgétaires australiennes.

 

De plus, divers rapports, notamment ceux du Service de recherche du Congrès américain, soulignent les difficultés rencontrées pour sécuriser ces financements. Certains experts évoquent même une possible redirection des fonds vers d’autres projets militaires jugés plus urgents.

 

Un soutien affiché des États-Unis

 

Malgré ces incertitudes, l’alliance Aukus semble se consolider. Le nouveau secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, a récemment rencontré son homologue australien, Richard Marles, afin de réaffirmer l'engagement des États-Unis dans ce partenariat stratégique. Lors de cette rencontre, Washington a confirmé que la livraison du premier sous-marin nucléaire à l'Australie était prévue pour le début des années 2030.

 

Ce soutien américain renforce la position de l’Australie, qui a récemment annoncé une augmentation de plus de 6,5 milliards d’euros de son budget annuel de défense. En officialisant le versement de 500 millions de dollars dans le cadre de l’Aukus, Canberra démontre sa volonté de s’inscrire dans une coopération durable avec ses partenaires anglo-saxons.

 

La France définitivement mise à l’écart

 

Malgré les spéculations récentes sur un possible retour à une collaboration avec Paris, l'Australie semble avoir définitivement tourné la page de son alliance avec la France. Le gouvernement australien privilégie désormais ses relations stratégiques avec Washington et Londres, dans une logique de renforcement de sa posture militaire face aux tensions croissantes dans la région indo-pacifique.

 

Ainsi, bien que de nombreux défis restent à relever, l'Australie semble résolue à avancer avec ses partenaires anglo-saxons, laissant derrière elle Naval Group et son ambitieux projet de sous-marins Barracuda.