Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, doit rencontrer dimanche le roi Charles III, un événement perçu comme un message fort adressé à Moscou.
L’ancien ministre britannique des Affaires étrangères, Denis MacShane, considère cette entrevue comme un puissant symbole politique.
« C’est un avertissement clair adressé à Vladimir Poutine : ‘Vous ne franchirez pas cette ligne’ », affirme Denis MacShane, soulignant l’ampleur inédite de cette audience royale. « J’ai été stupéfait en entendant à la radio que le roi allait recevoir un dirigeant en pleine guerre », confie-t-il.
Selon lui, une telle rencontre est inhabituelle, la monarchie britannique ayant pour tradition de se tenir à l’écart des questions diplomatiques et militaires. Ce geste est donc interprété comme une démonstration sans précédent de soutien au peuple ukrainien.
L’ancien ministre souligne également un changement de cap dans la politique du gouvernement britannique. « Keir Starmer a radicalement modifié la position du Royaume-Uni, là où auparavant une certaine flexibilité existait vis-à-vis de Moscou », analyse-t-il. Il évoque également l'idée d’une force de dissuasion nucléaire européenne, plusieurs fois défendue par Emmanuel Macron. Toutefois, il nuance l’efficacité d’un tel arsenal : « Nous avions déjà des armes nucléaires lorsque l’URSS a envahi la Tchécoslovaquie, cela n’a pourtant pas empêché l’intervention militaire. »
MacShane critique par ailleurs le niveau d’aide militaire accordé à l’Ukraine par les pays occidentaux, notamment par le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. « Les armes envoyées à Kiev sont insuffisantes. On impose des restrictions absurdes sur leur utilisation, interdisant à l’Ukraine de frapper certaines cibles stratégiques hors de ses frontières », déplore-t-il.
Cette rencontre entre Volodymyr Zelensky et le roi Charles III revêt donc une portée hautement symbolique. Elle marque un engagement fort du Royaume-Uni aux côtés de l’Ukraine, tout en envoyant un signal ferme à la Russie.