C’est du moins ce qui émane du tout dernier bilan publié par l’Office national des statistiques (ONS) concernant la progression des transactions extérieures de biens pour l’année 2024. Premier élément à souligner avant d’entrer dans les détails : les tarifs à l’export et à l’import de produits ont respectivement chuté de 7,4% et de 3,1% durant l’année 2024 en comparaison avec 2023.

 

Un solde commercial positif de 253,7 milliards DA en 2024

 

Les ventes à l’étranger de biens en 2024 ont été estimées à 6.605,8 milliards de DA contre 7.468,5 milliards DA en 2023, ce qui représente un recul de 11,6%. Les achats depuis l’étranger ont atteint, quant à eux, 6.352,1 milliards DA en 2024 contre 5.794,0 milliards DA en 2023, soit une progression en valeur nominale de 9,6%.

 

Ces fluctuations dans les transactions de biens relevées durant l’année 2024 mènent donc à une réduction du surplus commercial, qui passe de 1.674,5 milliards DA en 2023 à 253,7 milliards DA en 2024, soit une baisse importante de 84,8%. L’Algérie a donc affiché, selon la même institution, un excédent commercial de 253,7 milliards DA en 2024, tout en signalant que le taux de couverture des importations par les exportations s’est affaibli, passant de 128,9% en 2023 à 104% en 2024.

 

Le document indique que le repli des prix à l’exportation provient principalement d’une chute de 7,4% des tarifs des hydrocarbures en 2024, mais aussi d’une diminution de 6,7% des prix des produits hors hydrocarbures sur la même période. Parallèlement, les coûts à l’importation ont affiché un recul de 3,1% en 2024. S’agissant des importations, celles-ci ont progressé de 13,1% en volume par rapport à 2023, tandis que les exportations ont décliné de 4,5% en volume par rapport à l’année précédente.

 

Un ravitaillement constant du marché intérieur

 

Expert en commerce extérieur, Brahim Guendouzi a souligné que les ventes algériennes à l’étranger en 2024 ont enregistré un repli en valeur à cause de la baisse combinée des prix des hydrocarbures ainsi que d’une partie des articles manufacturés. À l’inverse, les importations, en hausse, sont expliquées, selon lui, par la volonté des autorités de garantir un ravitaillement constant du marché national, notamment en ce qui concerne les biens de grande consommation, mais aussi pour répondre aux besoins des unités de production.

 

De ce fait, «le solde de la balance des échanges commerciaux a connu une contraction tout en restant dans le vert», fait-il remarquer. Il rappelle d’ailleurs que le président de la République a toujours mis l’accent sur l’importance et l’urgence d’assurer un approvisionnement stable en matières premières indispensables à la chaîne de fabrication et aux secteurs industriels clés. La stratégie de l’État ne vise pas à interdire les importations, mais plutôt à les encadrer selon les nécessités du pays.

 

Quelles perspectives pour 2025 ?

 

«Pour l’année 2025, on anticipe une progression en valeur des exportations hors hydrocarbures, grâce à de nouvelles dispositions structurelles visant à renforcer la visibilité des produits algériens sur les marchés internationaux», affirme-t-il, en précisant toutefois que la valeur des exportations d’hydrocarbures reste incertaine, car les prix du pétrole brut demeurent très instables à cause des tensions commerciales liées à la nouvelle politique tarifaire adoptée par les États-Unis.