Le numérique ainsi que les innovations dans les technologies de l'information et de la communication représentent actuellement 4 % du produit intérieur brut de l’Algérie, contre une moyenne mondiale estimée à 15 %. Ce taux encourageant positionne l’Algérie sur une trajectoire prometteuse pour réaliser des avancées notables dans les prochaines années. À titre de comparaison, l’économie digitale représente environ 40 % du PIB en Chine et 22 % aux États-Unis. L’Algérie se trouve donc dans l’obligation stratégique d’accélérer le développement de ce domaine, en mettant l’accent notamment sur les start-up, ce type d’entreprise novateur capable de transformer profondément le paysage technologique.

 

C’est ce qu’a souligné Souhil Guessoum, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), au micro de l’émission matinale « L’invité du jour » diffusée sur Alger Chaîne III. Il y a insisté sur l’impératif de mettre en place un environnement propice à l’épanouissement des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, souvent attirés par l’émigration.

 

« Des progrès significatifs ont été enregistrés dans le domaine de la digitalisation, bien que certains obstacles subsistent », a-t-il indiqué. Il a par ailleurs évoqué l’arrivée des centres de données Cloud à Alger et à Blida, ainsi que la numérisation progressive de certains secteurs clés, à l’image de l’état civil. « Nous visons à devenir les pionniers sur le continent africain. L’ambition est que l’Algérie incarne la Silicon Valley du continent, et nous disposons des atouts nécessaires pour concrétiser cette vision », a-t-il ajouté.

 

D’après Guessoum, l’Algérie s’engage pleinement sur la voie de la transformation digitale, évoluant selon une dynamique ascendante. L’objectif déclaré est de s’imposer comme une plateforme technologique régionale, à la fois sur le continent africain et dans l’espace euro-méditerranéen. « Nous devons être les premiers, car nous avons les capacités et le potentiel humain pour y parvenir », a-t-il souligné. Il a également rappelé l’évolution impressionnante de la connectivité : « Il y a quelques années, le débit ne dépassait pas 1 méga, aujourd’hui nous atteignons 1,2 gigas. Le progrès est réel et nous possédons les compétences requises, notamment grâce aux nouvelles écoles technologiques instaurées par le chef de l’État ».

 

Il a ensuite plaidé pour la mise en œuvre d’un véritable plan Marshall à destination de la jeunesse diplômée, afin de les intégrer durablement dans l’économie numérique. « Je tire la sonnette d’alarme. Nous devons lancer un programme d’envergure pour accompagner les jeunes fraîchement diplômés à s’insérer dans la stratégie nationale de croissance, afin qu’ils ne soient pas contraints de quitter le pays. Le marché existe, un écosystème intégré de start-up est en place. Les jeunes doivent entreprendre, rejoindre les entreprises, contribuer aux exportations et à l’innovation. C’est à nous de les soutenir », a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale.

 

Il a en outre mis l’accent sur l’importance capitale d’un accompagnement spécifique de ces structures agiles et innovantes que sont les start-up, capables de dépasser les modèles traditionnels d’entreprise. Selon lui, ces jeunes pousses constituent une ressource stratégique nationale qu’il convient de valoriser. « Il existe des start-up performantes qu’il faut absolument soutenir, notamment en facilitant leur accès à l’international. Elles doivent bénéficier d’un meilleur accès aux devises et être encouragées à participer aux grands événements internationaux », a-t-il soutenu, estimant qu’elles pourraient générer jusqu’à 2 milliards de dollars d’exportations à court terme, « à condition qu’elles reçoivent le soutien nécessaire », rapporte la Radio nationale.