FAITS MARQUANTS
Une économie en mutation :
L’Algérie poursuit activement la diversification de son tissu économique, ayant triplé ses exportations hors secteur des hydrocarbures depuis 2017. Celles-ci ont atteint 5,1 milliards de dollars en 2023, marquant un net recul de sa dépendance aux revenus pétroliers et gaziers.
Des réformes structurantes :
L’introduction du Système Communautaire Portuaire Algérien (APCS), couplée à la mise en œuvre d’un nouveau cadre législatif sur l’investissement, a permis de renforcer l’efficacité logistique, tout en rendant le climat des affaires plus attractif pour les capitaux étrangers. Ces transformations sont soutenues par l’expertise et l’assistance technique de la Banque mondiale.
Des défis persistants :
En dépit des avancées, l’Algérie demeure confrontée à des obstacles structurels, notamment une productivité limitée et les contraintes internationales liées à la transition écologique. Ces éléments rappellent l’importance de poursuivre les réformes économiques, afin d’assurer une croissance durable et une résilience accrue face aux chocs extérieurs.
L’agriculture algérienne franchit un cap dans l’exportation alimentaire
Le domaine agroalimentaire en Algérie a lui aussi connu des progrès notables, notamment dans l’expansion des ventes à l’international de denrées périssables. L’appui technique fourni par la Banque mondiale a favorisé la conduite d’analyses sectorielles, l’examen des filières économiques et la consolidation du dialogue entre acteurs publics et privés. En 2018, une opération soutenue par l’institution financière a permis de récupérer plus de 800 000 peaux ovines, ouvrant de nouveaux horizons pour le secteur de la tannerie. Ce projet a constitué une réponse initiale aux défis liés à la durabilité environnementale.
Dans le domaine manufacturier, des initiatives comparables ont été dirigées vers des filières telles que le liège et la mécanique de haute précision. Des actions de développement des compétences, comprenant des missions d'observation à l’étranger et des sessions de formation, ont permis de renforcer l’expertise et la coordination entre les parties prenantes de ces secteurs.
Alignement sur les standards mondiaux : une priorité nationale
Pour assurer l’adéquation des produits algériens aux exigences internationales, l’Organisme Algérien d’Accréditation (ALGERAC) a étendu son périmètre d’intervention. La Banque mondiale a collaboré à l’élaboration de son plan de développement quinquennal, tout en participant à la montée en compétence de son personnel. En juillet 2024, l’Algérie comptait 135 laboratoires certifiés, contre 77 trois ans plus tôt, représentant une croissance de 75 %. Cette reconnaissance est un levier essentiel pour améliorer la compétitivité des produits nationaux sur les marchés étrangers.
Productivité, climat et marchés : les défis à surmonter
Cependant, des obstacles persistent, notamment en ce qui concerne la performance économique et l’alourdissement administratif. Le virage mondial vers des économies décarbonées représente une menace, notamment pour les exportations à fort impact environnemental comme les fertilisants et les matériaux de construction, dans le contexte du mécanisme de taxation carbone de l’Union européenne (CBAM). Pour préserver sa dynamique commerciale, l’Algérie devra accroître son efficacité, attirer davantage de capitaux étrangers et adopter des procédés industriels plus écologiques.
Parmi les orientations proposées par la Banque mondiale figurent la mise en place d’un système de tarification des émissions, l’ouverture à de nouveaux débouchés commerciaux, ainsi que le développement de chaînes de valeur dans des secteurs prometteurs tels que l’énergie propre et les technologies numériques.
Une économie en mutation
« L’Algérie dispose d’un potentiel important pour élargir la gamme de ses exportations et intégrer les circuits économiques internationaux », affirme Kamel Braham, représentant résident de la Banque mondiale dans le pays. « Le véritable enjeu est désormais d’exploiter cet élan, en s’attaquant aux rigidités structurelles et en dopant la compétitivité. »
Le partenariat stratégique avec la Banque mondiale continuera de nourrir et d’encadrer cette mue économique. Grâce à la modernisation des procédures commerciales, au renforcement des institutions et à la diversification de son offre exportatrice, l’Algérie jette les bases d’une croissance résiliente. À l’aube, alors que les quais du port d’Alger se remplissent de conteneurs chargés d’acier, de matériaux de construction et de produits agricoles, l’image d’une économie moins dépendante des hydrocarbures prend forme.