Washington, 26 juin 2025 – Le directeur de la CIA, William Burns, a déclaré que les frappes menées récemment par les États-Unis contre des installations nucléaires en Iran ont provoqué des dégâts significatifs, apportant des preuves « crédibles » d’un ralentissement majeur du programme nucléaire iranien.

Des frappes coordonnées et ciblées

Au cours des deux dernières semaines, les États-Unis, en coordination avec Israël, ont lancé une série de frappes contre des sites nucléaires et militaires clés en Iran, notamment à Natanz, Fordow et Ispahan. Selon Burns, ces attaques ont ciblé spécifiquement les installations d’enrichissement d’uranium, les laboratoires de recherche avancée ainsi que les infrastructures logistiques du programme nucléaire.

« Nous disposons de preuves crédibles montrant que ces frappes ont considérablement perturbé les capacités techniques de l’Iran à enrichir de l’uranium à des niveaux proches de l’arme nucléaire », a affirmé Burns devant la Commission du renseignement du Sénat américain.

Dégâts confirmés sur les infrastructures nucléaires

Les frappes ont notamment touché les centrifugeuses IR-6 et IR-8 dans les complexes de Natanz et Fordow, considérées comme essentielles pour l’avancement du programme d’enrichissement iranien. Des experts en non-prolifération estiment que les réparations pourraient prendre plusieurs mois, voire plus, en fonction de l’étendue des destructions.

Selon des sources du renseignement, une partie importante des équipements souterrains aurait été neutralisée par l’emploi de bombes anti-bunkers de haute précision. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’a pas encore confirmé ces informations de manière indépendante, mais a indiqué qu’un accès aux sites serait demandé « dès que la situation sécuritaire le permettra ».

Réactions politiques et implications stratégiques

Du côté iranien, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une « agression flagrante » et promis des représailles « à la hauteur du crime ». Toutefois, selon les États-Unis, l’attaque vise uniquement à empêcher l’Iran d’atteindre un seuil nucléaire militaire, et non à provoquer un changement de régime.

Le président américain Donald Trump, dans une brève déclaration, a salué « une opération chirurgicale réussie qui renforce la sécurité du monde libre », tout en assurant que les États-Unis restent « ouverts à une solution diplomatique ».

Une possible réouverture des négociations ?

Selon William Burns, la dégradation du programme nucléaire iranien pourrait forcer Téhéran à revenir à la table des négociations. « Ce revers stratégique pourrait inciter les dirigeants iraniens à reconsidérer leur trajectoire », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que l'Iran reste « imprévisible » dans sa réponse.

Les Européens, dont la France et l’Allemagne, ont appelé à la désescalade et à la reprise urgente des discussions sur le nucléaire iranien dans le cadre du Plan d’action global commun (JCPOA), abandonné par les États-Unis en 2018.