Washington, 26 juin 2025 — Le président Donald Trump, réélu en 2024, prépare une transformation radicale du système migratoire américain. Selon plusieurs sources proches de l’administration, un vaste plan d’expulsions est en cours d’élaboration, visant non seulement les immigrés en situation irrégulière, mais aussi de nouvelles catégories de résidents légalement établis. L’objectif affiché : élargir considérablement le spectre des personnes susceptibles d’être expulsées, créant ce que Trump appelle lui-même de « nouveaux univers de déportables ».

Une stratégie assumée de massification

À travers une série de décrets présidentiels et de réorganisations internes, l’administration Trump veut mettre en œuvre ce qu’elle présente comme la plus vaste campagne d’expulsions de l’histoire moderne des États-Unis. Parmi les mesures les plus marquantes figure la création d’un nouvel organisme fédéral baptisé Office of Remigration, dont le nom suscite déjà la controverse. Inspirée d’une rhétorique venue de l’extrême droite européenne, cette nouvelle structure aurait pour mission de coordonner les opérations de « départs forcés ou volontaires » à grande échelle.

« Ce n’est pas seulement une politique anti-immigration. C’est une idéologie de purification nationale », dénonce Maria Gonzalez, avocate à l’American Civil Liberties Union (ACLU). L’administration défend quant à elle une politique de « restauration de la souveraineté nationale et de l’ordre intérieur ».

Des outils juridiques contestés

Pour accélérer les procédures, la Maison-Blanche envisage d’utiliser des lois rarement invoquées comme l’Alien Enemies Act de 1798, permettant au président d’expulser sans procès toute personne ressortissante d’un pays jugé hostile. Dans ce cadre, des ressortissants de pays tels que le Venezuela, le Yémen ou l’Iran pourraient être expulsés sans jugement.

Un autre décret, l’Executive Order 14159, signé dès janvier 2025, renforce les expulsions dites « accélérées », donne aux policiers locaux des pouvoirs d’agents d’immigration, et prévoit la suspension de toutes les aides publiques aux personnes sans papiers.

Logistique de la déportation : un dispositif hors normes

Pour mener à bien ce plan, l’administration a multiplié les moyens :

Des raids massifs ont déjà été menés dans plusieurs villes sanctuaires, parfois dans des lieux sensibles comme les hôpitaux, les églises ou les écoles.

L’armée et la Garde nationale ont été sollicitées pour soutenir les opérations.

Des centres de rétention temporaires ont été réactivés à la frontière sud et sur la base de Guantanamo Bay, à Cuba.

Un accord discret aurait été signé avec le Salvador pour héberger des milliers de personnes expulsées dans la prison géante de Tecoluca, la CECOT.

 

En un mois, les autorités affirment avoir procédé à plus de 100 000 arrestations et près de 38 000 déportations, un chiffre inédit depuis les années 1950.

Incitations au départ volontaire

Pour désengorger le système, le gouvernement propose également un programme d’« auto-déportation ». Chaque migrant sans statut qui accepte de quitter volontairement le territoire recevrait 1 000 dollars et un billet d’avion. Une mesure jugée cynique par les associations de défense des droits humains.

Une onde de choc politique et sociale

Ces annonces provoquent une onde de choc dans le pays. Les réactions sont vives :

Des mobilisations ont eu lieu à Los Angeles, New York, Chicago ou El Paso.

Les églises, associations caritatives et certaines municipalités renforcent leur rôle de refuge.

À l’international, l’ONU et l’Union européenne ont exprimé leur « profonde inquiétude » face à cette politique de masse jugée contraire aux droits humains fondamentaux.

La campagne présidentielle de 2024 avait déjà été marquée par une promesse de « déportation totale ». Ce début de mandat montre que Trump est déterminé à passer de la parole aux actes.

 

La politique migratoire de Donald Trump entre dans une phase inédite d’expansion. En étendant la définition des personnes expulsables et en mobilisant des moyens juridiques et logistiques extraordinaires, le président entend redessiner la démographie migratoire des États-Unis. Face à cela, la société civile, les villes sanctuaires et la communauté internationale s’organisent, mais restent confrontées à une volonté présidentielle désormais sans équivoque.