Warhammer 40.000: Space Marine 2 s’est fait très longtemps désirer. Après plus de treize ans d’attente, notre lieutenant Titus est enfin de retour dans cette suite, où notre héros sera aux prises avec des hordes de tyranides à n’en plus finir, et qu’il faudra exterminer à tout prix. Le titre est développé par Saber Interactive, par opposition à Relic Entertainment, qui s’était occupé jadis du premier volet, accueilli tièdement à l’époque. Désormais, le studio à qui l’on doit notamment le sympathique Word War Z ou encore Evil Dead: The Game, aura la tâche de proposer un second volet meilleur que son prédécesseur, ce qui ne devrait pas être si difficile. Et effectivement, Warhammer 40.000: Space Marine 2 est sans soucis l’un des TPS à la sauce Warhammer les plus réussis, avec hélas quelques écueils qui font un tout petit peu tâche

Conditions de test : Nous avons terminé la campagne de Warhammer 40,000 Space Marine 2 en 8 heures de jeu dans son mode normal. Le titre a été testé sur PC avec 32Go de RAM, une RTX 3070 et un i5-12400 (2.50 GHz)

Retour au bercail pour Titus

Sans surprise, Warhammer 40.000: Space Marine 2 se déroule bien des décennies après les événements du premier opus. Désormais dans l’escouade de la Deathwatch suite à ce qu’il s’est passé à la fin du premier volet, notre lieutenant Titus ne passe pas si loin de la mort. Ce dernier est ensuite récupéré par un mystérieux chapelain, qui le réintègre finalement chez les Ultra Marines, où il dirigera une escouade avec deux frères d’arme que sont Gadriel et Chairon. Nos héros vont devoir lever le voile sur les invasions des tyranides qui font rage sur Avarax, et surtout sur ce qu’est l’énigmatique projet Aurora qui attise bien des convoitises.

Dans l’absolu, la trame de ce second volet est une réussite incontestable. Si pour peu que l’on connaisse l’univers de Warhammer, nous devinons rapidement les tenants et les aboutissants de la narration, force est de constater que cette dernière est soignée de bout en bout. Le traitement des personnages que ce soit Titus, Gadriel et Chairon par exemple, propose un cocktail détonnant entre fraternité et soupçons, apportant un peu de piquant à l’histoire. On retrouve également d’un côté Titus qui s’abstient de révéler son passé à ses subalternes, et de l’autre ses petits conflits avec son capitaine voire le chapelain. Tous ces ingrédients sont en parfaite osmose avec la trame qui fait plaisir à suivre, et offre des moments épiques qui ont toujours fait la force de la licence Warhammer.

La production de Saber Interactive puise également sa force dans la qualité de sa mise en scène. La plupart des cinématiques embellissent d’une bien belle manière l’aspect épique de la franchise que nous avons évoqué plus haut. On pourrait même affirmer sans problème qu’il s’agit là d’un aboutissement pour cette suite, qui arrive justement à surpasser pas mal d’éléments où son prédécesseur pêchait à l’époque. S’il y a bien entendu des choses dans la narration qui nous laissent hélas sur notre faim, comme la fin du jeu, force est d’admettre que la plupart des protagonistes comme la mise en scène, parviennent à nous scotcher jusqu’au générique.

Parmi les autres qualités indéniables de Warhammer 40.000: Space Marine 2, il y a sa direction artistique véritablement transcendante. Si dans son mode campagne comme opérations, nous pourrions faire la fine bouche avec un manque de variété, les p’tits gars de Saber Interactive ont su se montrer malins, et proposer quand même pas mal de panoramas un tant soit peu diversifiés. Des décors néo-gothiques, en passant par une jungle luxuriante mais dangereuse voire des environnements typés stations spatiales poisseuses à la Dead Space, autant dire que le soft arrive à tirer toute l’essence de Warhammer, et contentera à la fois les fans de la franchise, comme les nouveaux venus.

La purge de l’hérétique dans une formule satisfaisante mais perfectible

Comme nous l’avons souligné dans notre précédent article, Warhammer 40.000: Space Marine 2 est dans un premier temps déroutant dans son gameplay. Titus aura effectivement une touche pour attaquer au corps à corps, une autre pour dégainer sa pétoire et enfin la molette de la souris pour viser plus précisément. A cela s’ajoute bien évidemment un bouton pour l’esquive ainsi que la parade, et une ultime touche pour user de sa compétence. Il faudra de ce fait un petit moment pour s’adapter à la disposition atypique des touches. Chose qui n’est finalement pas dérangeante, dans la mesure où l’on finit par s’y habituer, jusqu’à maitriser dans sa totalité le gameplay du soft.

D’ailleurs, une fois la jouabilité comprise et maitrisée, le titre de Saber Interactive est jouissif et instantanément fun dans son feeling. Le mariage combat au corps à corps façon beat’em all avec le côté arme à feu à la manière d’un Gears of War marche vraiment bien, et on prend un véritable plaisir à terrasser les hordes de tyranides sans fin qui nous arrivent dans la tronche. S’il y a évidemment ce sentiment de lourdeur dans le gameplay vu que l’on incarne un Space Marine avec une armure assez massive, force est d’admettre que ce feeling s’estompe assez vite au fil de notre progression, jusqu’à ce que l’on n’y prête plus attention. On notera par ailleurs un choix d’arme assez conséquent, mais dénué d’un système d’amélioration sur ce mode campagne. En effet, certaines armes ne se débloquent qu’au fil de la campagne, et c’est tout.

Concernant ce système de parade instauré dans cet opus, il s’avère bien ficelé, mais avec des nuances. Dès qu’un adversaire est orné d’une aura bleue vous devrez parader, ce qui activera une exécution sur les plus petits ennemis, ou étourdira les plus gros. A l’inverse, si l’aura de l’ennemi est orangée, vous devrez esquiver au bon moment. Comme pour une parade, cela l’étourdira, et un petit viseur rouge apparaitra sur sa tête. Il faudra user de la touche de tir, ce qui lancera une mini cutscene, fera des dégâts considérables au tyranide, et vous rétablira qui plus est un point d’armure. Cet ensemble parade/esquive fonctionne tout du long, bien qu’il soit parfois impossible d’esquiver une attaque alors que l’on effectue un combo au corps à corps par exemple. La possibilité d’arrêter son combo instantanément aurait pu être pratique.

En plus d’éliminer ces nombreuses créatures, le titre étant doté d’un bestiaire assez touffu, vous pourrez effectuer des exécutions stylées sur celles-ci. Après avoir fait pas mal de dégâts sur des tryanides classiques ou spéciaux, ceux-ci clignoteront rouges à la manière d’un DOOM Eternal. La pression d’une seule touche vous donnera la faculté de déclencher une exécution aussi gore que fun, et ainsi vous rétablir des points d’armure, comme de la santé que vous venez de perdre à l’instant t. En somme, si jamais vous êtes en rade de medikit ou de points d’armure, cette feature peut se révéler très utile. En plus de la compétence furie, ce système d’exécution offre finalement un petit aspect stratégique dans la gestion des hordes de monstres à dézinguer.

Du côté de la progression du mode campagne en revanche, le tout est en dents de scie. Si le gameplay est suffisamment fun pour y passer un bon moment, on ne peut pas en dire autant des divers objectifs de missions des niveaux de la campagne. Vous avancez bêtement au sein d’un level-design très linéaire, assez classique et sans folie. Qui plus est, les missions seront dotées d’objectifs répétitifs à base de défense de zone, tenir une position jusqu’à l’objectif suivant, voire bien évidemment affronter des boss à certains moments du jeu.

Ce point n’est ainsi pas très reluisant, et un sentiment de répétitivité se fait clairement ressentir arrivé à mi-chemin de la campagne. Bienheureusement, Saber Interactive a eu la bonne idée de renouveler un tant soit peu le bestiaire sur la seconde moitié de la campagne, histoire d’apporter à minima une once de vent de fraicheur qui manquait jusque-là. Idem pour les combats de boss, qui tendent à se diversifier un peu sur les bestioles à affronter, et qui donnent également du fil à retordre. Toutefois on soulignera une IA parfois pas très maline, et qui aura parfois tendance à être aux fraises. Rien de bien méchant étant donné que de manière générale, les hordes sont diablement agressives et vous forcent à rester aux aguets.

Mode Opérations et personnalisation du Space Marine, le cœur du jeu

Une fois le mode campagne terminée vous pouvez, via la baie de lancement qui est votre QG, changer directement de mode de jeu et passer au mode opérations. Dans ce dernier, vous aurez six missions supplémentaires différentes, et celles-ci se déroulent en parallèle du mode campagne. En effet, vous suivrez cette fois-ci l’escouade Talassa, qui aidera l’escouade de Titus dans l’éradication des Tyranides (et des autres forces du chaos). Concrètement, il faut bien admettre que les missions du mode opérations auront hélas les mêmes défauts que celles du mode campagne.

Effectivement, ce sera la répétitivité qui primera une fois encore dans ce mode. En plus d’un level-design très couloir mais qui n’est finalement pas aussi confus notre preview nous le laissait à penser, grâce à une touche permettant de voir où aller, les objectifs de missions resteront encore et toujours les mêmes. A chaque fin de niveau, vous devrez soit tenir une position, combattre un boss, ou bien une fois encore dézinguer des hordes de tyranides et continuer à avancer jusqu’au prochain objectif de mission, en ouvrant des portes ou en rétablissant parfois le courant dans certaines zones. De quoi décevoir, d’autant que le nombre de missions est famélique, et que ces dernières proposent trop peu d’événements procéduraux pour se renouveler.

Ce sera la pointe de déception que l’on pourra noter, bien que la personnalisation de notre Space Marine dans ce mode est bien plus intéressante. En effet, si la personnalisation n’est que cosmétique, sachez que vous devrez monter en niveau, une à une, les six classes différentes que vous pouvez jouer. Au choix, vous pourrez opter pour les classes tactique, assaut, avant-garde, rempart, tireur d’élite ou même la classe lourde.

Contrairement au mode campagne où Titus ne dispose qu’à certains moments d’une compétence jetpack ou furie pour faire un maximum de dégâts, chaque classe dispose d’une compétence propre et différente. Vous aurez le tireur d’élite pouvant se camoufler temporairement, en passant par l’avant garde qui peut accrocher ses ennemis avec un grappin, et leur asséner un coup violent. Qu’on soit clair, les classes se complètent, et jouer à trois en mode coopération sur ce mode Opérations permet de proposer un gameplay complémentaire avec trois classes différentes dans la lutte contre les tyranides.

Dans l’aspect purement amélioration, Warhammer 40.000: Space Marine 2 est très complet sur ce mode. En plus d’un arbre d’aptitude où vous pouvez améliorer la compétence principale de votre classe, vous aurez aussi la possibilité d’upgrader directement vos pétoires. Un jeton de maitrise donnera la possibilité de déverrouiller une version plus puissante de votre arme, et il sera aussi possible; en fonction de la version choisie, de l’améliorer encore plus au niveau des statistiques via un autre arbre d’aptitudes. Bien évidemment, les différentes ressources pour améliorer votre Space Marine et vos équipements ne s’obtiendront qu’en jouant ces six différentes missions, mais également en montant le niveau de difficulté. Cela vous permettra ainsi de récupérer un peu plus de points d’expérience ou de jetons spécifiques.

Il n’y a pas à dire, le bébé de Saber Interactive est ultra complet, bien que l’on reproche le trop peu de mission proposées dans ce mode. On ne doute pas qu’il y aura en aval des missions supplémentaires, rajoutées post lancement, mais pour l’heure cela reste faiblard. Néanmoins, il faut bien admettre que la difficulté globale reste bien dosée dans chaque mode, et notez enfin qu’un mode Guerre Eternelle est de la partie. Nous n’avons pas pu le tester, mais sachez qu’il proposera du PvP en 6V6 avec de l’occupation de terrain, de la capture de territoire ainsi que de l’anéantissement en guise de modes. Cela permettra sans problème de prolonger un peu plus l’expérience de jeu déjà très grisante de ce second opus, et ainsi varier les plaisirs.

Clinquant sur la technique et le sound design

S’il y a un autre point que l’on attendait au tournant, ce sont bien les graphismes de Warhammer 40.000 : Space Marine 2. Tout d’abord, sachez que le titre de Saber Interactive est bougrement joli. En plus de la grandeur abyssale et attirante des arrière-plans du soft, c’est la qualité des textures qui arrive à nous charmer directement.

Même les cinématiques et la plupart des modèles 3D nous offrent un résultat flatteur pour la rétine. De plus, l’effet de masse des hordes de tyranides que l’on affronte a de quoi impressionner, car cela tourne sans la moindre saccade ou freeze. Le jeu est d’ailleurs bien optimisé. On notera toutefois que certains décors sont inégaux en matière de modélisation, que les expressions faciales manquent de détails, et que quelques bugs d’affichage subsistent encore. Le résultat est donc flatteur, sans cependant nous faire tomber de notre chaise.

Pour terminer, la bande-son du soft est exceptionnelle. En supplément de sa version française qui est véritablement excellente avec des comédiens du doublage clairement investis dans leurs rôles, ce sont les musiques qui apportent une fois encore un certain cachet au titre. S’il y a beaucoup moins de thèmes musicaux qui arrivent à marquer, ils parviennent cependant sans problème à nous procurer ce sentiment épique et fabuleux si cher à l’univers de Warhammer. Et puis incontestablement, avoir des bruitages clinquants de Bolter dézinguant des tyranides à la pelle, cela n’a pas de prix.