En proposant des sardines à un tarif défiant toute concurrence, Abdelilah est devenu une véritable sensation au Maroc.
Grâce à un approvisionnement direct depuis la criée, il parvient à vendre son poisson trois à quatre fois moins cher que les tarifs habituels pratiqués à Marrakech. Une initiative qui lui a valu autant d’admiration que d’hostilité, notamment de la part des autres poissonniers du pays, au point de voir son commerce temporairement suspendu.
Un phénomène sur les réseaux sociaux
« Aujourd’hui, ce n’est pas 5 dirhams, c’est 4 dirhams ! » s’exclame Abdelilah dans l’une de ses nombreuses vidéos diffusées sur TikTok. Son étal, surnommé « Le port de Marrakech », est devenu viral grâce à des prix imbattables : 5 dirhams la sardine, soit environ 50 centimes d’euro, contre 15 à 20 dirhams dans d’autres villes du pays.
Derrière cette offre, une stratégie simple mais efficace : contourner les intermédiaires qui dominent le marché. Plutôt que de passer par les circuits traditionnels reliant pêcheurs et industriels, il achète directement à la source et applique une marge minimale d’un dirham seulement. Son ambition ? Offrir du poisson frais au plus grand nombre, en particulier durant le ramadan, période où la sardine est très prisée, et dénoncer la flambée des prix alimentaires qui pèse sur les ménages marocains.
Des réactions contrastées
Cette démarche audacieuse n’a pas été sans conséquence. Face à la pression des autres professionnels du secteur, les autorités ont diligenté une commission d’inspection qui, le 25 février, a ordonné la fermeture temporaire de son échoppe, invoquant des irrégularités administratives et des problèmes de conservation des produits. Toutefois, après quelques jours, Abdelilah a pu rouvrir son commerce, sous les applaudissements de nombreux soutiens.
Cette affaire a relancé au Maroc le débat sur l’influence des intermédiaires dans la distribution des denrées alimentaires. Suite à la controverse, le Conseil de la concurrence a décidé d’ouvrir une enquête afin de mieux comprendre l’impact de ces pratiques sur les prix du marché.